Québec, le 30 novembre 2018

La FCAAP considère que certains constats sont plus qu’alarmants, et que la situation des aînés du Québec en matière de soins et de services sociaux continue à se détériorer. La Fédération des Centres d’assistance et d’accompagnement aux plaintes (FCAAP) s’inquiète de certains constats effectués par le Protecteur du Citoyen dans son rapport annuel, et en particulier de ceux touchant les personnes aînées.

Tout d’abord, le fait que, faute de main-d’œuvre, les aînés en CHSLD ne reçoivent pas les soins et les services dont ils ont besoin, et que le Protecteur n’hésite pas à parler de maltraitance posent véritablement question. D’autant qu’en 2017, le Québec s’était doté d’un plan d’action gouvernemental visant justement à lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées. Il est donc urgent de trouver des solutions pour permettre aux aînés de bénéficier des soins de qualité auxquels ils ont droit, et ce en toute sécurité.

La sécurité… voilà bien un besoin fondamental pour tout être humain. Constater que certaines ressources d’hébergement ne sont pas en mesure de l’assurer à leurs résidents en raison d’une cohabitation de profils incompatibles, et voir que cela a pour conséquence l’agression de résidents par d’autres, est, de notre point de vue, très problématique. D’autant que le Protecteur du Citoyen avait déjà soulevé ce point dans son rapport annuel 2016-2017, et demandé au Ministère d’élaborer une offre de services d’hébergement répondant adéquatement aux besoins des personnes présentant des troubles graves de comportement (…).

Le Protecteur du Citoyen souligne aussi le laxisme des centres intégrés de santé et de services sociaux quand il s’agit de contrôler le respect des normes et critères par les propriétaires de résidences privées pour aînés (RPA). Rappelons à cet effet que les normes et critères ont justement été élaborés afin d’assurer aux personnes vivant en RPA un milieu de vie sécuritaire et répondant à leurs besoins. La FCAAP aimerait rappeler aux résidents qu’ils peuvent se faire assister et accompagner par le CAAP de leur région, dans le cadre d’une démarche de plainte, s’ils vivent des insatisfactions touchant les normes et critères.

Enfin, en matière de soins à domicile, il sera important de s’assurer que l’investissement supplémentaire prévu au budget du Québec 2018-2019 perdure dans le temps. Dans son mémoire Vieillir et vivre ensemble (2017), la Fédération des CAAP soulignait qu’il était beaucoup moins coûteux pour le système de santé de favoriser le maintien à domicile des aînés plutôt que de les orienter vers une autre solution d’hébergement. Mais que cela ne peut s’envisager sans offrir  aux aînés un panier de services adéquat et accessible. Nous maintenons ce point de vue.

À la lumière de ces constatations, nous espérons que le nouveau gouvernement en place mettra tout en œuvre pour assurer à nos aînés un milieu de vie sécuritaire, tant au niveau de leur environnement que de leur intégrité physique ou psychologique, ainsi que des soins disponibles et adéquats.

Source : Manon Fortin, directrice générale

Pour informations : 418 569-7973