MALTRAITANCE

Comment agir ?

La maltraitance chez les aînés, et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité, doit constituer une préoccupation fondamentale de notre société

La maltraitance peut prendre de nombreux visages, et beaucoup de personnes en sont victimes quotidiennement. Elle peut se traduire par des actes violents mais aussi par de la simple négligence. Il est important de pouvoir l’identifier et de venir en aide à ceux et celles qui en souffrent.

Les différents types de maltraitance

Psychologique

Attitudes, paroles, gestes ou défaut d’action appropriée qui constituent une atteinte au bien-être ou à l’intégrité psychologique.

Violence : chantage affectif, manipulation, humiliation, insultes, infantilisation, dénigrement, menaces verbales et non verbales, etc.

Négligence : rejet, indifférence, isolement social

Physique

Attitudes, paroles, gestes ou défaut d’action appropriée qui constituent une atteinte au bien-être ou à l’intégrité physique.

Violence : bousculade, coups, rudoiement, alimentation forcée, brûlure, utilisation inappropriée de contentions, etc.

Négligence : privation des conditions raisonnables de confort ou de sécurité, non-assistance à l’alimentation, l’habillement, l’hygiène ou la médication.

Sexuelle

Attitudes, paroles, gestes ou défaut d’action appropriée à connotation sexuelle non consentis, qui portent atteinte au bien-être, à l’intégrité sexuelle.

Violence : propos ou attitude suggestifs, blagues ou insultes à connotation sexuelle, promiscuité, comportements exhibitionnistes, agressions à caractère sexuel, etc.

Négligence : privation d’intimité, non reconnaissance ou déni de la sexualité et de l’orientation sexuelle.

LE SAVIEZ-VOUS ? 

Il y a maltraitance quand un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée. (Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance 2010-2015, p.17)

Organisationnelle

Toute situation préjudiciable créée ou tolérée par les procédures d’organisation (privées, publiques ou communautaires) responsables d’offrir des soins ou des services de tous types, qui compromet l’exercice des droits et libertés des personnes.

Violence : services offerts de façon brusque.

Négligence : offre de services inadaptée, capacité organisationnelle réduite, formation inadéquate du personnel, etc.

Âgisme

Discrimination en raison de l’âge, par des attitudes hostiles ou négatives, des gestes préjudiciables ou de l’exclusion sociale.

Violence : imposition de restrictions ou de normes sociales en raison de l’âge, réduction de l’accessibilité à certaines ressources, préjugés, infantilisation, mépris.

Négligence : indifférence envers les pratiques ou les propos des âgistes lorsque nous en sommes témoins, etc.

Violation des droits

Toute atteinte aux droits et aux libertés individuels et sociaux. Elle peut se traduire par : une entrave à la participation de la personne dans les choix et les décisions qui la concernent, des réponses à des questions données par un proche qui s’adressent à la personne, une restriction des visites ou de l’accès à l’information, un isolement, un empêchement de déposer plainte ou de faire un signalement auprès d’instances diverses, etc.

Violence : imposition d’un traitement médical, déni du droit de choisir, de recevoir des appels téléphoniques ou de la visite, de pratiquer sa religion ou de vivre son orientation sexuelle. 

Négligence : non-information ou mésinformation sur ses droits, non reconnaissance de ses capacités. 

Matérielle ou financière

Obtention ou utilisation frauduleuse, illégale, non autorisée ou malhonnête des biens ou des documents légaux de la personne, absence d’information ou mésinformation financière ou légale. 

Violence : pression à modifier un testament, transaction bancaire sans consentement, prix excessif demandé pour un service rendu, etc. 

Négligence : ne pas gérer les biens dans l’intérêt de la personne ou ne pas fournir les biens nécessaires lorsqu’on en a la responsabilité, etc.

Plainte ou signalement ?

Si vous êtes victime ou témoin d’un acte de maltraitance dans le réseau de la santé et des services sociaux, vous pouvez agir afin de faire cesser cette situation le plus rapidement possible. Pour ce faire, vous pouvez communiquer avec le Commissaire aux plaintes et à la qualité des services de l’établissement concerné, et recevoir l’aide du CAAP pour vous accompagner dans votre démarche.

Peuvent porter plainte :

  • Toute personne aînée ou toute personne majeure en situation de vulnérabilité et victime de maltraitance.
  • Tout représentant légal de la personne victime de maltraitance.

Peut effectuer un signalement :

  • Toute personne témoin d’une situation problématique concernant une situation de  maltraitance.

La Loi visant à contrer la maltraitance prévoit que le délai de traitement de toute plainte ou de tout signalement concernant un cas de maltraitance doit être modulé selon la gravité de la situation. Malgré qu’aucun délai de traitement ne soit prévu,celui-ci devrait être réalisé en priorité.

Qu’en est-il du signalement obligatoire ? 

Depuis l’adoption de la Loi, visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité, le 30 mai 2017, les prestataires de services et les professionnels en santé et services sociaux, qui croient qu’une personne est victime de maltraitance, doivent signaler cette situation sans délai. Précisons que ce type de signalement concerne uniquement les personnes majeures, hébergées dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée, ainsi que toute personne en tutelle ou en curatelle, ou à l’égard de laquelle un mandat de protection a été homologué.

Le CAAP de votre région est à vos côtés

 

  • Pour vous écouter, répondre à vos questions et vous apporter le soutien nécessaire.
  • Pour vous aider à mettre par écrit la situation vécue et à définir les préjudices subis.
  • Pour vous assister et vous accompagner tout au long de votre démarche de plainte ou de signalement, notamment lors des rencontres auprès du Commissaire aux plaintes et à la qualité des services.
  • Pour vous référer à des ressources appropriées selon vos besoins.

Pour joindre un conseiller du CAAP :

1 877 767-2227