Un établissement ne peut cesser d’héberger un usager qui a reçu son congé que si l’état de celui-ci permet son retour ou son intégration à domicile, ou si une place lui est assurée auprès d’un autre établissement, ou l’une des ressources intermédiaires, ou d’une ressource de type familial, où il pourra recevoir les services que requiert son état.
En attente d’une place en CHSLD
Prenons l’exemple d’une dame âgée qui ne peut pas retourner à son domicile à la suite d’une période d’hospitalisation. En effet, elle souffre d’une perte d’autonomie significative qui nécessite des soins considérables.
Son transfert dans un CHSLD est donc envisagé. Mais il n’y a pas de place présentement dans le centre où elle souhaite aller, le taux d’occupation des lits avoisinant les 100 %.
Il se peut dès lors qu’elle soit admise dans un CHSLD dit transitoire, et enregistrée sur la liste d’attente du CHSLD qui est son premier choix.
Malgré le droit de l’usager de choisir l’établissement de son choix, on peut voir que dans les faits, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) est souvent amené à rediriger les patients vers un CHSLD qui pourra les prendre en charge immédiatement, en attendant qu’une place se libère dans le CHSLD de leur choix.
Y a-t-il désengagement des pouvoirs publics ?
Depuis quelques décennies, le Québec voit son offre de services se modifier en matière d’hébergement pour les aînés. L’investissement public des dernières années a plutôt favorisé le développement de services privés, notamment par l’accroissement du nombre d’unités locatives en résidences privées pour aînés, par une place plus importante des ressources intermédiaires, qui allient services publics et services privés, et par une offre de services accrue en matière de CHSLD privés conventionnés.
Cette nouvelle cartographie a-t-elle des impacts sur l’universalité des services et des soins de santé ? Répond-elle réellement aux besoins des aînés du Québec, dont l’espérance de vie s’accroît ? Est-ce que ce développement est issu d’une réflexion sociétale qui correspond à nos valeurs et à notre vision de la cité que nous souhaitons habiter comme citoyen ?
Voilà autant de questions qui méritent notre attention !