Maltraitance des proches aidants

Par Marie-Pier Jolicoeur, Coordonnatrice du nouveau service pour les aînés à la FCAAP

Le 29 juillet dernier, la journaliste Isabelle Burguin traçait un portrait de la nouvelle réalité du proche aidant dans un article du Devoir, consacré à ce « travailleur » non rémunéré au sein de la Loi sur les normes du travail, et ce depuis le 18 juin 2019. Si la maltraitance chez les aînés est un sujet dont nous entendons de plus en plus parler, celle subie par les proches aidants est, pour sa part, encore un phénomène encore assez peu connu.  

Le 17 juin 2019, lors de la Conférence sur la maltraitance subie par les proches aidants, offerte par le Regroupement Des Aidants Naturels du Québec (RANQ), l’ampleur de cette problématique et les différentes formes qu’elle peut prendre au quotidien ont été clairement décrites comme un risque « occulté » de la proche aidance. Les quatre formes de maltraitance les plus fréquemment subies par les aidants sont celle commise par les institutions, celle de l’entourage et de la famille, celle de la personne aidée, et dont la maladie peut amener parfois des comportements agressifs et blessants. Et finalement, celle de l’aidant lui-même s’il néglige ses propres besoins personnelles (sommeil, nourriture, loisirs, etc.).

De plus, en 2013, une étude du Gouvernement du Canada reconnaissait qu’une personne sur quatre était proche aidant (1). Parmi ceux-ci, 20% vivraient de l’insécurité financière, et certains subiraient une solitude importante (2). Bien que dans certaines familles « tissées serrées » le partage des tâches se fait en harmonie et dans un soutien mutuel, dans d’autres cas, la personne se retrouve seule face à la charge amenée par son rôle de proche aidant, et ce pour différentes raisons, dont l’éloignement des enfants et l’éclatement des familles.

Il paraît donc impératif d’accorder davantage d’importance et d’attention à la santé physique et émotionnelle de ceux qui s’occupent de nos malades. Les experts affirment qu’une politique gouvernementale est essentielle afin de soutenir ces personnes, avec un budget, des mesures fermes et une reconnaissance claire du statut de proche aidant.  

Dans cette optique, Madame Mélanie Couture, du Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale d’un CIUSSS de de Montréal, souhaite la création d’un guichet unique tenant compte des diverses facettes du travail du proche aidant et qui permettrait de répondre plus facilement à leurs besoins.

Depuis longtemps, la Fédération des Centre d’accompagnement et d’assistance aux plaintes (FCAAP) s’intéresse largement à la problématique de la maltraitance. Pour plus d’informations, nous vous invitons d’ailleurs à consulter la section de notre site internet consacrée à ce sujet ou notre édition spéciale du Diffuseur, parue au mois de décembre 2018

Consultez l’article du journal Le Devoir

(1) Regroupement des Aidants Naturels du Québec, le 30 juillet 2019,  [en ligne : https://ranq.qc.ca/]

(2) Ibid.